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tout le monde et s’essuyait les yeux en contemplant ce spectacle.

Quand le père Mousse détacha de son cou les bras qui le serraient, Jen courut au pauvre Roland ; qui, sans qu’on fit attention à lui, personnage très secondaire dans cette scène, pleurait en silence dans un coin de la voiture.

— Mon petit Roland, tu m’écriras et je ne t’oublierai jamais, je t’assure. Soigne bien les chiens ; caresse beaucoup le petit Frisk, qui s’ennuiera quand je ne serai plus là ; donne du sucre à Faraud, qui l’aime tant ; parle quelquefois de moi à Capi…

Pendant les épanchements de la petite fille avec son frère d’adoption, M. Patrice s’était approché du père Mousse.

— Écoutez, mon ami, lui dit-il, je vous conserverai toujours l’affection de Jen, affection qui est toute légitime après votre dévouement pour l’enfant, et que vous avez le droit de réclamer. Mais vous comprenez que, maintenant, sa position changeant, elle ne pourra plus conserver ses habitudes d’autrefois…

— Monsieur, interrompit le forain, je le savais, et je m’attendais en vous la donnant à ce qu’elle devienne une demoiselle, tandis que moi je ne serai jamais qu’un pauvre dresseur de chiens. Seulement,