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— Es-tu prête, petite ? demanda-t-il à l’enfant, qui vint lui ouvrir.

Elle avait les yeux tout gonflés de larmes, la pauvre Jen ; on voyait que l’après-midi lui avait été bien douloureuse. Maintenant, elle paraissait un peu plus calme ; les chagrins d’enfants ne peuvent pas se soutenir longtemps avec la même intensité, puis la pensée de la belle maison qu’elle allait habiter désormais la consolait un tant soit peu. Mais, lorsqu’en voyant son protecteur elle se souvint qu’il fallait dire adieu à sa famille d’adoption, au père Mousse, à Roland, la scène du matin fut près de recommencer.

— Oui, monsieur, dit-elle en tâchant de retenir ses larmes.

— Eh bien ! tu vas venir, n’est-ce pas ?

Cette fois, malgré tous ses efforts, elle n’y tint plus ; ce fut au père Mousse qu’elle alla en premier, tout en sanglotant, elle lui jeta ses petits bras autour du cou, et, ne trouvant rien à lui dire dans son émotion, elle l’embrassa silencieusement pendant longtemps. Le bonhomme lui-même ne pouvait s’empêcher de fondre en larmes. C’était honteux à lui, le montreur de chiens, de pleurer ainsi ; mais son brave cœur avait été plus fort que son respect humain. Le monsieur lui-même faisait comme