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— Je ne m’y connais pas, Rosalie ; que ferez-vous de cela ?

— Des chemises de nuit.

— Vous n’aurez jamais fini ce soir.

— Soyez, tranquille, monsieur, je trouverai bien quelque chose à la lingerie.

— Mettez un peu de broderies dans le trousseau, les fillettes aiment cela.

— Si monsieur le veut, j’en mettrai ; mais, vraiment, la petite n’en aurait pas besoin.

— Rosalie, n’est-il pas bientôt cinq heures ? Hé ! si, courez vite chercher une voiture.

La pauvre Rosalie dut encore une fois s’exécuter, elle était pourtant bien fatiguée de sa rude journée ; mais monsieur était si content, elle le voyait si gai, si rajeuni, qu’elle en rajeunissait elle-même et qu’elle en prenait du courage.

Un quart d’heure après, le fiacre emportait M. Patrice vers la foire ; le véhicule fit sa trouée dans la foule qui se bousculait devant les parades, traversa les lueurs blafardes de la lumière électrique et laissa derrière lui tout ce tumulte pour aller s’arrêter dans un endroit moins animé, qu’éclairaient seulement de fumeuses petites lampes à pétrole.

Là, le vieux monsieur descendit et s’en fut frapper à la porte de la voiture roulante, qui stationnait toujours à la même place.