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étaient sur les dents depuis le matin ; et, maintenant, il attendait anxieusement l’ébéniste qui devait venir arranger la chambre de la fillette.

Il avait choisi lui-même l’ameublement ; il voulait quelque chose de très simple, les jeunes filles ne devant pas avoir des goûts de luxe ; mais il fallait aussi que ce fut joli, et il avait enfin jeté son dévolu sur une chambre de bambou et des rideaux en damas bleu.

Mais cela serait-il prêt pour le soir ? « Non jamais ! c’est l’affaire d’une grande journée », a dit l’homme. Décidément, il mettra sa fille dans la chambre verte ; ce sera bien un peu grand, mais, pour un jour, cela n’est pas important.

Rosalie est arrivée chargée de paquets, c’est le trousseau de Jen. La bonne fille maugrée un peu : cette petite inconnue, cette foraine, qui vient s’implanter chez son maître, cela lui paraît bien drôle ; et, vraiment, c’est bien ennuyeux à son âge de changer des habitudes qu’on a depuis si longtemps. M. Patrice a eu là une idée baroque, mais enfin, il l’a voulu, il est le maître ; elle, la cuisinière, n’a rien à dire. Et, bon gré, mal gré, elle est allée faire les commissions prescrites.

— Regardez, monsieur, cette cretonne ; c’est vraiment magnifique, et cela ne change pas au lavage.