Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/19

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Vous êtes riche, vous ; elle sera plus heureuse chez vous que chez nous, prenez-la… J’aurai encore Roland, ajouta-t-il avec une sorte de fierté paternelle. Jen ! cria-t-il, viens ici.

Docilement, la fillette arriva.

— Voudrais-tu bien venir avec moi ? demanda doucement le vieux monsieur.

— Pourquoi faire ?

— Pour y rester toujours.

— Sans le père Mousse et Roland ?

— Tu seras dans une belle maison…

— Oh ! mon Dieu ! cria la pauvre petite en se cramponnant à la main de son père adoptif. Quitter le père Mousse ! jamais, jamais !

Et elle se mit à sangloter. Le vieux M. Patrice était désolé d’avoir causé ce déluge de larmes, il câlina l’enfant tant qu’il put ; mais la petite pleurait toujours.

— Allons allons ! cria le montreur de chiens, comme s’il n’avait pas été ému lui-même, ne fais pas la nigaude ; puisque le monsieur veut te prendre, tu iras chez lui.

Ce fut un second désespoir pour la fillette, qui croyait, dans le bonhomme, trouver un soutien. Alors, elle courut près de la voiture, où était resté son petit ami Roland, et, se jetant à son cou :

— Oh ! mon petit Roland, le monsieur veut