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— M. Roland, dit-elle, je suis envoyée par Mlle Jen Patrice !

— Jen ! s’écria le jeune homme en joignant les mains. Oh ! mon Dieu ! elle pense donc toujours à nous ! Mais où est-elle ? comment sait-elle que je suis ici ?

Mlle Lanceleau lui raconta en quelques mots la mort de M. Patrice, l’entrée de Jen dans sa maison, son désir de revoir le père Mousse, son espoir quand elle avait cru voir Roland, et les démarches qu’on faisait depuis la veille pour le retrouver. Mais elle ne dit rien de l’immense fortune que possédait la petite Anglaise, craignant que le jeune homme, avec sa délicatesse, renonçât à voir sa sœur d’adoption, plutôt que de s’exposer à recevoir d’elle, pour lui ou pour son vieux père, des secours qui révolteraient sa fierté. Elle lui laissa donc supposer que la petite orpheline était, depuis la mort de M. Patrice, sans ressources comme par le passé.

La bonne demoiselle demanda ensuite dans quel hôpital se trouvait le père Mousse, afin de lui annoncer le retour de sa petite Jen. Roland aurait bien voulu l’accompagner, pour être témoin de la joie de son pauvre vieux père ; mais il était obligé de rester à son travail. Il chargea Mlle Lanceleau de lui dire, et de dire aussi à Jen avec quelle impatience il attendait la fin de la journée, afin de pouvoir jouir du bonheur de l’un et de retrouver