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l’hôpital depuis cet hiver ; et il est si malade, que j’ai bien peur de ne pas l’en voir sortir.

— Eh bien ! mon ami, donnez-moi son adresse, j’irai le voir, et je lui annoncerai une visite qui, j’en suis persuadée, lui fera du bien. Qu’a-t-il, votre vieux père ? Et vous, comment êtes-vous là ?

— Voilà, madame, dit le jeune homme en rougissant un peu, c’est une longue histoire… Mon père était autrefois montreur de chiens, nous parcourions toutes les foires, allant de ville en ville ; mais ce métier-là ne me plaisait guère. J’aurais voulu pouvoir faire autre chose. Le père l’a compris et a voulu que je suive mes goûts. Il y a quatre ans à peu près, il est venu à Paris, au bout de quelque temps il a vendu ses chiens, à l’exception d’un seul, le préféré ; puis il s’est fait porteur d’eau et commissionnaire. Dans le quartier où nous nous étions installés, on n’avait pas tardé à le connaître et à s’apercevoir de son honnêteté ; aussi, tout le monde l’employait, et il réussissait à gagner pas mal. Il fit alors des économies pour payer ma pension dans une institution, où il avait absolument voulu me mettre ; car il avait de l’ambition pour moi et tenait à ce que je possède une bonne instruction. Tout alla à peu près jusqu’au mois de décembre dernier. Il ne mangeait pas lourd, le pauvre homme ! et il travaillait dur. Un jour, on lui avait donné à porter un fardeau très pesant ; si j’avais été là, je l’aurais