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Quand je l’ai vu hier, il paraissait être tout à fait à l’écart des autres ; d’ailleurs, quand il était petit, il restait souvent de longs moments seul, sur le bord de la voiture, sans rien me dire, et je ne le voyais jamais jouer comme les autres garçons de son âge ; il était toujours rêveur et un peu triste. Vous voyez bien, mademoiselle, que ce ne peut être que lui ! Oh ! mon Dieu ! que je voudrais être à demain pour connaître la réponse de l’entrepreneur !

Cette nuit-là fut encore bien longue pour la pauvre fillette ; cependant, vers le matin, vaincue par tant d’émotions et aussi par la fatigue de la nuit précédente, elle s’endormit d’un profond sommeil.

Mlle Lanceleau fut heureuse de ce repos ; elle commençait à craindre que la nature délicate de Jen ne se ressentit de telles secousses.

De bonne heure, Rosalie partit pour sa mission ; elle revint au bout de très peu de temps. L’entrepreneur ne connaissait personne du nom de Mousse. Il avait feuilleté inutilement le registre où étaient inscrits tous ses ouvriers ; cependant, il s’aperçut que l’un d’eux avait signé : Mousserac, et fit remarquer à Rosalie que Mousse était peut-être un diminutif de ce nom.

Mlle Lanceleau pensa comme lui ; mais, ne voulant pas interrompre le sommeil réparateur de son élève, elle résolut de pousser jusqu’au bout les