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Aussi, lorsque Mlle Lanceleau la fit asseoir à ses côtés et lui demanda avec une tendresse inquiète pourquoi elle paraissait depuis deux jours si triste et si préoccupée, Jen sentit un besoin immense de s’appuyer sur cette affection, toute prête à se donner, et, dans un mouvement inconscient, brisée par tant d’émotions, elle laissa tomber sa tête sur l’épaule de sa nouvelle amie, pendant que ses larmes, trop longtemps comprimées, s’échappaient au milieu de ses sanglots.

Avec des précautions et des délicatesses de mère, Mlle Lanceleau l’attira sur ses genoux, et, sans rien dire, la tint pressée contre elle, tout en la berçant doucement comme un bébé qu’on endort ; de temps en temps, elle embrassait les mèches blondes qui se répandaient en désordre autour du pauvre visage désolé ; et Jen se laissait faire, calmée peu à peu, subissant enfin le charme de cette affection féminine et trouvant là, entre les deux bras qui l’enlaçaient si tendrement, un bien-être qu’elle n’avait connu que dans les bras de sa mère.

Puis, quand elle fut complètement apaisée, elle fut tout étonnée du désir qui la prit de tout dire, de tout raconter à Mlle Lanceleau, sa rencontre de la veille, ses espérances, ses incertitudes et ses craintes.

La directrice la laissa parler ; puis, lorsqu’elle eut terminé son récit :