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Arrivées à la forêt de Saint-Germain, après un déjeuner très bruyant et très gai, on organisa différents jeux ; Jen, pour ne pas paraître trop singulière, se mêla aux autres élèves et fit sa partie comme tout le monde ; mais son front restait songeur, et toujours, toujours elle voyait se dresser devant elle l’échafaudage où il lui semblait avoir vu Roland lui-même sous la blouse poudreuse du maçon. Et, sans relâche, ces quatre mots résonnaient dans son cerveau surexcité : Si c’était lui !

Le soir, on revint en tramway ; Jen en était désolée. Elle aurait voulu prendre de nouveau le chemin parcouru le matin, revoir encore à ce coin de rue celui qui ne pouvait être que le frère perdu, et si tendrement aimé. Elle espéra un instant que, peut-être, on ne pourrait pas trouver assez de places dans le tramway, et qu’un certain nombre des élèves reviendraient à pied, et, malgré l’invraisemblance de cette supposition, elle s’y accrochait avec une énergie incroyable. Mais Mlle Lanceleau avait tout prévu ; quand on arriva près du tramway, les jeunes filles aperçurent un grand omnibus, où les plus petites montèrent sous la garde d’une sous-maîtresse et de Rosalie, pendant que la directrice prenait place avec les autres élèves dans le tramway à vapeur.

Jen eut là une grande déception, et c’était avec peine qu’elle retenait ses larmes. Puis, elle se