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voiture, au milieu des bons chiens, dont les regards caressants la suivaient pendant qu’elle remplissait ses fonctions de femme de ménage ; et ses leçons avec Roland, quand le petit garçon, prenant au sérieux son rôle de frère aîné, lui donnait les premières notions de lecture. Puis elle entendait les encouragements affectueux du père Mousse, qui adoucissait sa grosse voix pour lui parler…

Elle s’en allait ainsi, suivant machinalement les autres, s’isolant au milieu de leur gaieté ; lorsque tout à coup, sur un échafaudage élevé au coin d’une rue, il lui sembla voir passer, comme dans une vision, une figure jeune et douce, dont les traits étaient les mêmes que ceux de Roland.

Subitement, elle s’arrêta, regardant le jeune maçon, qui, par son maintien sérieux et l’application qu’il mettait à son travail, contrastait avec ses compagnons aux allures joyeuses.

Mais cela ne dura que quelques secondes. Les jeunes filles qui marchaient derrière elle la poussèrent doucement en éclatant de rire, et s’écrièrent :

— Qu’as-tu, Jen ? Que découvres-tu donc de si intéressant là-haut ?

Jen, un peu confuse d’avoir oublié qu’elle se trouvait au milieu de ses compagnes, rougit, et, sans répondre, continua sa promenade ; mais, maintenant, cette unique pensée l’obsédait : Si c’était Roland ?