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enfin que c’était inutile, et que son tuteur lutterait toujours avec elle de délicatesse et de générosité.

Elle en souffrit, la pauvre enfant ; cette pensée, qu’elle jouissait de ce qui aurait dû revenir à la famille de son père adoptif, était un voile qui rendait plus sombre encore la perspective de sa nouvelle existence.

Le lendemain de ce jour, M. Jean alla, selon son désir, prendre des informations sur la maison dont elle lui avait parlé. Il voulait savoir si les jeunes filles que Jen trouverait là seraient capables de comprendre et d’apprécier le charme de sa nature sensible et délicate, si la directrice du pensionnat, surtout, saurait avoir pour elle l’affection tendre et presque maternelle que réclamait son cœur aimant, et aussi l’expérience et le savoir-faire auxquels la pauvre petite isolée aurait peut-être besoin de recourir un jour.

Tous les renseignements qu’il obtint l’ayant amplement satisfait, il conduisit lui-même la fillette dans sa nouvelle demeure la veille de son départ.

Ce ne fut pas sans bien des larmes que Jen fit ses adieux à celui dont la bonté lui rappelait celle de son bienfaiteur ; il fut convenu qu’il viendrait tous les trois mois la voir. D’un autre côté, Mme de la Rocherie promit de lui amener souvent Isaulie, et