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vous toucherez pour moi cet argent, qui m’a été bien trop libéralement donné, faites-en deux parts. L’une sera pour moi, puisque c’est la volonté de mon cher bienfaiteur, et… l’autre… l’autre sera pour mon frère Joseph. Vous ne n’empêcherez pas, dites, de partager avec lui ?

— Jen, ma chère enfant, je connais depuis longtemps ta délicatesse, et cette démarche ne m’étonne pas de ta part. Mais mon oncle était la sagesse même, et je ne changerai rien à ses volontés. D’abord, je considérerais cela comme un crime ; et puis, ma manière de voir a toujours été la même que la sienne, et je regarde ce qu’il a fait comme absolument juste. Joseph peut parfaitement se passer de cet héritage, il n’en sera pas plus malheureux pour cela, je t’assure ; et pour toi, il te permettra d’avoir, plus tard, des relations utiles. Tu veux absolument rester ici, entrer dans une pension, c’est bien pour quelque temps ; mais il faut penser que ce ne sera pas pour toujours, et qu’un moment viendra où tu devras à ton tour, comme les autres, te marier, former une famille. Ton père adoptif a pensé à cela.

En entendant ces dernières paroles, Jen hocha la tête avec un triste sourire ; mais M. Jean ne s’en aperçut pas. Elle voulut encore essayer par ses prières de vaincre sa résistance et de le décider à acquiescer à sa demande ; mais elle vit bien