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davantage, reprit la jeune fille les larmes aux yeux. Après ces années, où mon cher et bon père m’a fait sentir les douceurs de la plus tendre affection, la vie ne paraîtra, sans doute, bien dure dans un pensionnat, où je ne serai entourée que d’étrangères, d’indifférentes peut-être ; mais je sens bien que ma présence chez vous serait un obstacle à votre bonheur, et je ne consentirai jamais à cela. Je ne suis pas moins touchée de votre bonté pour moi, et je serai toujours heureuse des conseils que vous voudrez bien me donner. J’en aurai grand besoin désormais. Aussi, quoique Mme de la Rocherie m’ait fait les plus grands éloges d’une pension de Neuilly, où elle désire beaucoup me voir entrer, n’ai-je voulu rien décider avant de connaître votre appréciation sur cette maison. Si vous voulez donc prendre vous-même les renseignements nécessaires en pareille circonstance, et si ces renseignements vous conviennent, je vous serai bien reconnaissante de m’y conduire avant votre départ. Et maintenant, ajouta-t-elle plus bas, j’ai une grande grâce à vous demander puisque vous êtes mon tuteur, vous vous occuperez de la gestion de cette fortune, dont les revenus sont beaucoup trop élevés pour ma modeste position ; je vous en prie, cousin Jean, continua-t-elle en appuyant sur ce mot et en passant câlinement son bras sous celui de M. Patrice, ne me refusez pas ce que je vais vous demander ; lorsque