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avec quel empressement elle le lui aurait abandonné ! Mais elle avait consulté à ce sujet le notaire de M. Patrice, qui lui avait donné sur les lois toutes les notions qu’elle ignorait.

Elle savait maintenant qu’il lui était impossible de renoncer à la possession de la fortune que lui avait si libéralement laissée son père adoptif, et elle sentait que toute sa douceur et sa bonne volonté ne suffiraient pas à calmer le ressentiment et la jalousie de Mme Patrice.

Aussi, lorsqu’un soir, seule avec M. Jean, celui-ci parla de leur prochain départ pour Saint-Y…, lui dit-elle, avec une fermeté qu’on ne lui avait pas connue jusque-là, la résolution qu’elle avait prise de rester à Paris.

— Comment, Jen, lui répondit-il, étonné de cette décision, tu refuses de venir avec nous ? Tu sais bien pourtant que, pour ma part, je serais très heureux de t’emmener et de te considérer comme ma fille ; quant à ma femme, je suis sûr qu’elle finirait par apprécier ton charmant caractère et tes bonnes qualités. Il faut oublier ses vivacités, chère petite, tu sais que ses mouvements de jalousie viennent de son amour pour notre Joseph ; or, l’affection qui nous unit tous deux ne tardera pas à lui faire ouvrir les yeux sur sa conduite passée et à la rendre plus douce envers toi.

— Monsieur, je vous en prie, n’insistez pas