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reux, Jen ; ce n’est pas de cela que je parle, vous le savez bien. Vous n’ignorez pas qu’à dessein mon oncle n’avait fait aucun testament, afin que toute sa fortune vous revînt, et que nous n’avons rien ! rien ! Dites, répondez.

— Quoi madame ? demanda-t-elle naïvement.

Ces mots de testament, de fortune léguée, lui semblaient bizarres ; les livres lui avaient bien appris ce que c’était, ses problèmes en parlaient souvent ; mais de là à la réalité il y avait loin, et elle ne comprenait pas ces choses, auxquelles elle n’avait jamais sérieusement réfléchi.

— Quoi ? vous avez encore l’insolence de me demander quoi ? petite impertinente !

Et, d’un coup de main vigoureux, Mme Jean lui donna un soufflet.

La joue pâle de l’enfant rougit violemment, puis reprit sa blancheur de cire. Elle restait atterrée, et bientôt les larmes lui montèrent aux yeux, elle se mit à sangloter.

— Qu’as-tu fait, Clotilde ? dit sévèrement M. Jean, qui se tenait à la porte ; laisse-la, et va-t’en d’ici. Ma pauvre Jen, dit-il en s’asseyant près d’elle quand la terrible femme fut partie, console-toi de l’emportement de ta cousine, ne pleure pas.

Mais les larmes de l’enfant ne tarissaient pas, et à ce moment, cette pensée, qui ne s’était pas encore présentée, se dressa devant son esprit :