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Elle se leva et s’en fut dans le cabinet de travail du défunt.

Quand la pauvre petite vit tout ce monde réuni, discourant, cherchant, furetant, bouleversant tous les papiers, dans ce qu’elle considérait — maintenant surtout — comme un sanctuaire, elle pâlit subitement ; néanmoins, elle reprit son énergie, et, d’un tiroir qu’elle connaissait, elle tira la clef demandée, qu’elle tendit au notaire ; puis, bien vite, pour échapper à ce spectacle qui la navrait, elle remonta dans sa chambre.

M. Jean, pourtant, avait compris son émotion ; il voulut l’éloigner.

— Ma pauvre enfant, lui dit-il, ces choses sont bien pénibles pour toi ; tu devrais aller voir tes amies.

— Sortir, monsieur ? je n’en ai pas le courage.

— Si, Jen, je vais te faire conduire ; va-t’en.

Mme de la Rocherie l’accueillit avec une tendresse maternelle ; elle connaissait par elle-même trop bien la souffrance pour ne pas être habile à la calmer chez les autres. Jen passa là une heure, parlant beaucoup du pauvre M. Patrice ; cela la soulageait de dire combien il était bon. Isaulie l’accablait de tendresses, et, vraiment, elle se trouvait bien dans cette maison, où on l’aimait ; mais Jacques arriva, sa gaieté lui faisait peur, et