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parents seraient inquiets, s’ils te savaient ici avec un malade.

— Mais, ma pauvre petite amie, je puis peut-être t’être utile.

— Non, non, il faut partir, je le veux.

— Je ne quitterai pas mon oncle en ce moment.

— Il le faut, Joseph.

— Non, dit résolument le jeune homme, tu restes, je resterai aussi.

Et rien ne put le décider à partir.

Le lendemain, l’état de M. Patrice s’était encore aggravé. La vieille garde-malade, que le chagrin de Jen touchait, la consola de son mieux ; mais, le soir venu, elle dut bien lui apprendre la triste nouvelle qu’il n’y avait plus d’espoir.

Le malade eut dans la soirée une lueur de raison ; il embrassa Jen et Joseph, qui étaient à ses côtés, et puis la prostration revint et le terrible délire.

La troisième journée fut encore plus mauvaise, et, le soir, il s’éteignait doucement.

Joseph et Jen étaient auprès de lui ; cette dernière ne croyait pas encore que tout était fini, et quand la garde le lui eut dit, ce fut pour elle un coup affreux…

L’excellent vieillard était aimé de tous ceux qui le connaissaient, et cette mort si prompte mit ses amis dans la consternation. Le chagrin de la pauvre