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— Oh ! ce qu’on voudra ; mon répertoire n’est pas très varié.

— Encore le rondo si ennuyeux, probablement.

— Ah ! Joseph, si l’on peut dire qu’il n’est pas joli ce rondo !

— Allons ! Jen, ne te fâche pas ; mais, vois-tu, je le trouve très beau, très beau, si beau qu’il ne m’intéresse pas le moins du monde.

Mais Jen n’écoutait plus ; elle regardait anxieusement M. Patrice, qui portait la main à son front comme s’il souffrait.

— Êtes-vous malade, père ? dit-elle tout effrayée.

— Ce n’est rien, petite, un simple mal de tête.

— Et vous ne mangez pas ?

— Je n’ai pas faim.

Le repas achevé, M. Patrice fut pris de frissons et d’un grand malaise.

— Il faut vous mettre au lit, père, dit la fillette.

— Te priver de cette petite réunion dont tu te réjouissais à l’avance, non, jamais !

— Oh ! père, il le faut absolument.

Le vieillard résista longtemps, il voulait lutter contre la fièvre ; mais moitié terrassé par elle, moitié vaincu par les supplications de sa fille, il finit par obéir et se coucha. Devenue maîtresse de maison, la jeune fille envoya chercher le docteur et prévenir les invités du malaise de M. Patrice, puis elle s’installa près du chevet de celui-ci.