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ment à l’esprit de la pauvre enfant, et, malgré tous ses efforts, elle se mit à pleurer devant les gens qui la regardaient stupéfaits. La représentation achevée, l’homme, selon l’habitude, fit le tour de la société muni de la sébile traditionnelle : les donneurs étaient rares ; beaucoup versèrent, en y mettant un sou, tout ce qu’ils possédaient. Jen ouvrait son petit porte-monnaie, en tira une pièce d’or, et, la montrant à M. Patrice :

— Permettez-vous, père ?

Le vieillard comprit l’émotion de l’enfant, devenue toute pâle ; il fit un signe d’assentiment, et, quand le montreur de chiens passa devant Jen, elle glissa doucement les 20 francs dans la sébile. L’homme s’en aperçut et leva sur elle un regard ébahi.

— Vous ne vous êtes pas trompée, mademoiselle ? dit-il.

— Non, non, fit-elle en souriant.

Au fond de son cœur, elle pensa :

— Je souhaite que le père Mousse trouve des personnes généreuses qui lui rendent ce que je viens de faire.

Et ce soir-là, dans Paris, il y eut deux heureux de plus.