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dogue hargneux qui aboyait, bien vite la pauvre petite sautait de son lit, passait une robe de chambre et se penchait à sa fenêtre, pour apercevoir d’où venaient les bruits qui lui faisaient battre le cœur.

Ces déceptions répétées auraient fini certainement par porter préjudice à sa gaieté sans sa petite amie, qui la faisait rire malgré elle et la distrayait. de cette pensée de tristesse.

Puis les vacances vinrent, elle s’en alla les passer à Pantin avec son père adoptif. Mme Jean l’intimidait encore beaucoup, mais elle n’en était pas moins remplie pour elle d’attentions et de prévenances ; c’était tantôt un bouquet qu’elle lui rapportait d’une promenade, tantôt un petit ouvrage qu’elle avait fait à son intention ; elle épiait les moindres désirs de Mme Jean pour les accomplir à l’instant. Si bien que celle-ci, malgré ses préventions, ne pouvait rien découvrir d’imparfait dans la petite.

M. Jean était très bon pour elle, et, de toute la maison, c’était lui qu’elle préférait. Pourtant, elle faisait bon ménage avec le petit Joseph ; l’enfant était doux et complaisant, et leurs caractères calmes s’accordaient facilement. Leur principale occupation était le jardinage dès le matin, ils s’armaient de bêches, de pioches et de râteaux, dessinaient des allées et plantaient des parterres ;