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Ce fut le comble de l’irritation pour la pauvre femme ; elle dut aller chercher des cuisinières dans les campagnes avoisinantes, et il s’ensuivit mille nouveaux tracas…

Cependant, un projet lui germa en tête, qui la calma tant soit peu ; il y eut à ce moment-là une phase d’accalmie chez elle : M. Patrice resta moins longtemps au cercle, les domestiques plus longtemps dans la maison, et, comme cela la satisfaisait, elle se calma encore davantage. On aurait pu croire à un commencement de conversion.

Or, le projet, voici ce qu’il était :

On voyait dans les journaux qu’à la porte de Paris, à Pantin, il y avait un joli chalet à vendre. Le petit Joseph travaillait à la pension ; depuis longtemps on lui promettait une récompense, et l’enfant serait très joyeux d’aller passer ses vacances audit chalet. Elle en parla à M. Jean ; M. Jean approuva, et se rendit à Pantin pour voir la maison et régler l’affaire.

En revenant, il alla nécessairement voir son oncle. Ce fut à peine s’il reconnut Jen. Le contact de ses amies l’avait transformée. Sans avoir absolument perdu ses allures tranquilles et son calme, elle avait toujours sur les lèvres un gracieux sourire, et ses réparties spirituelles témoignaient de sa gaieté. Elle était comme ces fleurs qui changent de couleur avec le terrain qui les nourrit :