Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/78

Cette page n’a pas encore été corrigée

vois telle que jamais elle ne saurait être franchie. Vous êtes pure jusque dans les habitudes de vos pensées et jusque dans votre vision du monde. Je suis faible, mais vous êtes forte parce que votre âme vit dans une région morale supérieure. »

Voilà ce qu’eût dit ce mari. Eh ! bien, l’on peut sourire de l’éducation compliquée d’entraves multiples qu’a reçue Madeleine. Certains lecteurs se sont crus obligés, en effet, à en sourire, s’imaginant, bien à tort d’ailleurs, que M. Boylesve n’avait écrit son roman que pour obtenir ce résultat. C’est bien mal le comprendre. Il y a été le peintre grave et respectueux de mœurs pédagogiques, sans les juger, mais en poussant l’étude jusqu’à leurs conséquences, ce qui était loin de les condamner. Malgré tout on a ri. Les petits procédés étroits de cette méthode peuvent donc prêter à l’ironie. Mais quand une jeune épouse ainsi pétrie, selon les formules anciennes et sûres, par des femmes qui en ont reçu de la Tradition le secret, provoque de telles pensées chez son