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Je n’osai pas lui objecter que la logique ne passe pas pour le fait des femmes, et que d’instinct on s’en réfère davantage à celle de l’homme, car ce lieu commun lui eût paru détestable. Je choisis un autre argument qui était à mon sens aussi assuré, mais qui offensait moins la susceptibilité de ma féministe :

— Celui sur qui pèsent toutes les responsabilités du foyer et qui en assure la subsistance a le droit d’en tenir le gouvernail.

Mais je vis que j’étais tombée de Charybde en Scylla.

— La responsabilité du foyer ? sa subsistance ? Mais, à moins que vous ne parliez d’une époque antédiluvienne, la femme y est pour une lourde moitié. N’est-ce pas elle qui conduit le ménage, élève les enfants, et, soit par sa dot, soit par les gains de sa profession, subvient en partie à l’entretien de tous ? Dans ce cas je me demande pourquoi ce ne serait pas, si un conflit éclatait, à sa volonté de prévaloir.