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jeune lutteur découragé. Il oublia ses griefs et sa fierté.

— Dans les couloirs, tout à l’heure, on m’a conté votre affaire. Vous vous êtes défié de nous, vous avez craint notre vieille sagesse, vous vous êtes moqué de toute prudence et de toute expérience. Vous avez bien fait. Votre foi sauvera tout. Nous aurions voulu, nous autres, jouer les maîtres avec vous, parce que vous avez vingt-huit ans ; mais le maître, c’est vous !

Il se grisait à son propre enthousiasme : il s’approcha de plus près de Wartz et s’appuyant d’une main à son épaule :

— Ah ! Wartz ! Wartz ! qui aurait cru cela, que vous nous auriez tous menés un jour ? L’aurais-je cru moi-même, si confiant que je fusse en votre étoile, jusqu’à cette idée formidable que vous avez eue de vous attaquer tout seul à la Constitution ! Tout seul, n’est-ce pas ? Ah ! vous êtes un homme d’État.

Samuel se sentait renaître ; le docteur l’électrisait.

— Oh ! quelle séance, quelle séance ! murmurait le vieux délégué. La Reine sera là ; elle vous a deviné, elle a voulu livrer le suprême combat. C’est le Passé qui se défend contre l’Avenir !