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Qui diriges le cours des sphères étoilées !
Archer vainqueur
Qui brilles à travers les nues !
Que vaut l’enivrement des amours inconnues
Que les Sirènes ont chanté,
Auprès de ton amour, auprès de ta clarté
Qui sur nous s’épanche et ruisselle
Universelle ?
Ta pitié calme la douleur,
Caressant à la fois la poussière et la fleur,
Tu nous souris, ô Porte-lyre !
Et ton sourire
Illumine jusqu’au malheur !
Je t’aime, Dieu Soleil, et je sais que tu m’aimes !
Tous les siècles te crient leurs adorations,
Ils passent ; tes rayons restent toujours les mêmes,
L’avenir bénira tes apparitions !
Depuis les constellations
Jusqu’à l’homme qui pleure et l’arbre qui végète,
Tout t’appartient, tout te salue, ô Musagète !
Et chaque voix s’ajoute à l’innombrable chant
Qui te suit, de l’aube au couchant,