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Il est aussi morne et sublime,
Et joint les voluptés enivrantes des flots,
Les baisers de la vague et ses âpres sanglots
Aux épouvantes de l’abîme !


ICARE, montant toujours.


Je t’adore et je crois en toi,
Hélios !… Cet appel qui monte jusqu’à moi.
Ce chant perfide des Sirènes,
Ne peut ralentir mon essor !
Plus que la vague aux miroitements d’or,
Plus que le glauque abri des profondeurs sereines,
Plus que l’hymne sonore et triste des flots bleus,
Que l’hymne fauve de l’orage,
Tu m’attires, Soleil, Roi bienveillant des dieux,
Que nul ombre ne décourage
Et ne peut arrêter jamais…
Ô toi qui dores les sommets
Et dont s’éclairent les vallées !
Ô Généreux ! Ouranide au grand cœur