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RHODÉIA.


Non ! N’y va pas ! Tu tentes le Destin !
La Bête te tuerait au seuil de son repaire !
Reste ! Je t’aimerai…


ICARE.


Je crois en lui. J’espère.
Regarde ! Le voici !


RHODÉIA, avec désespoir


Tu ne dois pas l’aimer !
Ne songe plus au feu qui peut te consumer,
Et demande à la Nuit de t’endormir encore !


ICARE, prêt à s’éloigner et se retournant vers elle avec un lumineux sourire.


Je ne crains plus la nuit puisque j’ai vu l’aurore.


Il disparaît. Le ciel est d’or sur le verger toujours obscur.