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Ni révocation des triomphes passés,
La multitude
Criant ton nom
Ou se taisant, brusquement, quand tu passes,
Que je regrette… Non…
Mais la liberté, les espaces
Terrestres et marins où le vent fait ployer
Les arbres et les voiles
Dans l’air qu’un Dieu fait flamboyer !…
C’est l’ouragan qui fait palpiter les étoiles
Au fond des cieux,
Et qui fait s’effeuiller les roses…
Dans ce jardin silencieux
Que des ruisseaux cachés arrosent,
Les fleurs ne s’effeuillent jamais !…
Ne souris pas !… Sur les sommets
Les neiges restent toujours blanches,
fit le glacier toujours pareil…
Dans l’enchevêtrement des branches
Les rayons du soleil
Ne se glissent qu’à peine…
Regarde !… Et c’est déjà le soir !…