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Nous te pleurons, rêveur ailé !
Mais tu n’entendras pas, dans ton songe étoilé,

— Les plaintes des Océanides…

À quoi bon souhaiter
Le ciel que tu ne pus atteindre ?
À quoi bon vouloir y monter ?
Le jour lumineux va s’éteindre :
Tu n’as pas connu ses douceurs,
Et tu ne verras pas pleurer les blondes sœurs,

— Les pieuses Océanides…

Dors ! Tu n’as pas vécu !
Tu n’as fait que poursuivre un rêve !
La réalité t’a vaincu.
Dors en paix ! La clarté s’achève…
— Le Soleil redescend des cieux. —
Tu ne sentiras pas se poser sur tes yeux

— Les lèvres des Océanides…