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Le jour qui s’éteindra sera ton dernier jour.
Ta vie et ta douleur, comme un fardeau trop lourd
Qu’on jette à la mer infinie,
Disparaissent au gouffre avide du Néant.
Silence… La clameur du sauvage Océan
Se change au loin en harmonie…

Les lèvres des fiévreux se tendent vers la Mort
Comme vers un flot pur dont la fraîcheur endort
Leur soif toujours inassouvie.
La Mort est l’ombre calme où tout vient s’apaiser.
Et c’est à son étreinte, et c’est à son baiser
Qu’aspire en défaillant la Vie.


CHŒUR DES OCÉANIDES


Enfant… repose en paix…
Nous qui sortons des eaux muettes,
Nous qui sortons des flots épais,
Et des cavernes violettes,