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Le 12. — Clermont ne mérite qu’en partie les reproches que j’ai adressés à Moulins et à Besançon ; il y a une salle à lecture chez M. Bovares (Beauvert), libraire ; j’y trouvai plusieurs journaux et écrits périodiques ; mais ce fut en vain que j’en demandai au café ; on me dit cependant que les gens sont grands amateurs de politique et attendent avec impatience l’arrivée de chaque courrier. La conséquence est qu’il n’y a pas eu de troubles ; ce sont les ignorants qui font le mal. La grande nouvelle arrivée à l’instant de Paris de la complète abolition des dîmes, des droits féodaux, de chasse, de garenne, de colombier, etc., etc., a été reçue avec la joie la plus enthousiaste par la grande masse du peuple, et en général par tous ceux que cela ne blesse pas directement. Quelques-uns même, parmi ces derniers, approuvent hautement cette déclaration ; mais j’ai beaucoup causé avec deux ou trois personnages de grand sens qui se plaignent amèrement de la grossière injustice et de la dureté de ces déclarations, qui ne produisent pas leur effet au moment même. M. l’abbé Arbre, auquel j’étais recommandé par M. de Brousonnet, eut non seulement la bonté de me communiquer les renseignements d’histoire naturelle qu’il avait recueillis lui-même dans les environs de Clermont, mais aussi il me fit connaître M. Chabrol, amateur très ardent de l’agriculture, qui me mit au courant de tout ce qui y touchait avec le plus grand empressement.

Le 13. — Royat, près de Clermont. Dans les montagnes volcaniques qui l’entourent et qui ont tant occupé les esprits ces années passées, il y a des sources que les physiciens représentent comme les plus belles et les plus abondantes de France ; on ajoutait que les irrigations environnantes méritaient qu’on les visitât ; cela m’engagea à prendre un guide. Quand la renommée