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— Il me l’a promis quand il aura fait son Galahad, dit Amy.

— Deux, trois soirées… Vous avez donc été longtemps à Munich ?

— Quinze jours, dit Walter. C’est une ville où il y a beaucoup de choses à voir.

Philippe ne comprenait pas et n’approuvait pas qu’on restât si longtemps dans une ville bruyante. Sans vouloir rien dire ce jour-là, il reprit son ancienne manière de gouverner et de diriger ses cousins. Ils y étaient si fort accoutumés que cela leur était fort égal ; ils regardèrent même cette conduite comme une preuve de son amitié.

Ils employèrent cette journée à faire une promenade sur le lac, abordant aux plus beaux endroits du rivage, tout en parlant du livre avec lequel ils avaient fait connaissance les uns des autres, I promessi Sposi. Jamais touristes ne passèrent une journée plus agréable.

En comparant leurs plans, le capitaine et ses jeunes cousins virent qu’ils avaient encore une semaine ou dix jours de libres ; le premier, avant de s’embarquer pour Corfou, les autres, avant de retourner chez eux. Walter proposa d’aller ensemble visiter quelques lieux, afin qu’il n’y eût plus d’erreurs à la poste, et pour que le signor capitano leur servît d’interprète. Philippe pensa qu’il serait fort heureux pour ses jeunes cousins d’apprendre de lui comment on voyage. Il tira donc de sa poche sa petite carte, sur laquelle il avait marqué sa route avant de quitter l’Irlande.