Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 82 —

— Et l’autre jour, dit Walter, quand le frère de Thorndale, que nous avons vu à Munich, m’a demandé des nouvelles de lady Morville, il m’a fallu réfléchir un moment pour savoir de qui il voulait parler.

— Ah ! vous avez vu le frère de Thorndale !

— Oui, il a été fort aimable. Walter est allé le voir pour nos passe-ports, et, quand il a su qui nous étions, il nous a amené sa femme, et ils nous ont invités à une soirée.

— Y êtes-vous allés ?

— Walter l’a jugé convenable, et nous n’avons pas eu lieu de nous en repentir. Nous y avons eu une aventure amusante. Nous avions été voir le matin de beaux vitraux dans l’église principale. En me retournant, je vis un monsieur, un Anglais, qui regardait Walter attentivement. Nous le rencontrâmes aussi à cette soirée, et M. Thorndale nous le présenta sous le nom de M. Shene.

— Shene, le peintre ?

— Justement. Il avait été frappé de la figure de Walter : c’était justement, nous dit-il, ce qu’il lui fallait pour un tableau auquel il travaillait ; aussi lui demanda-t-il de vouloir bien poser devant lui.

— Et vous avez consenti ?

— Oui, dit Walter, et nous en avons été récompensé. M. Shene est un homme très agréable, et donne l’idée d’un vrai génie. Le jour suivant il nous conduisit à la galerie de tableaux, et nous fit remarquer tous les meilleurs ouvrages.