Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/78

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 72 —

une seconde, elle était perdue. Sa confiance l’avait sauvée.

Un moment après elle était dans ses bras, sur le sentier battu, loin du précipice.

— Dieu soit loué ! dit-il tout bas. Amy, vous êtes sauvée !

Elle le regarda, et vit qu’il était pâle quoique sa voix n’eût pas cessé un moment d’être ferme. Elle s’appuya contre lui, et garda le silence, car elle n’avait pas la force de parler ni de se soutenir.

Quelques minutes s’écoulèrent. Alors, commençant à se remettre, elle le regarda encore et dit :

— C’était affreux, j’ai cru que vous ne pourriez pas me sauver.

— Je l’ai craint un moment, répondit Walter d’une voix étouffée. Êtes-vous mieux, n’êtes-vous pas blessée ?

— Non, merci ; je ne suis pas tombée, j’ai seulement glissé. Elle lui expliqua ce qui était arrivé, et ferma encore les yeux en frémissant.

— Dieu merci, c’est fini, dit-il. Êtes-vous encore étourdie ?

— Non, ce n’est plus rien.

Elle essaya de se tenir debout seule et n’en eut pas la force. Il la fit asseoir, la pressant encore de lui dire si elle n’avait pas de mal.

— J’ai seulement le poignet un peu foulé ; mais ce n’est rien. C’est la Providence qui avait fait croître là ces buissons.

Après un moment de silence, Walter, voyant qu’elle