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me pardonnez le chagrin que je vous cause. J’en suis bien fâché.

— Vous êtes si bon, dit Laura fondant en larmes ; et sa mère étant sortie elle ajouta : N’essayez pas de me consoler, Walter ; ce n’est pas votre faute, mais je suis extrêmement malheureuse !

— Amy m’a dit que vous étiez affligée à cause de Philippe. Je voudrais pouvoir faire quelque chose, Laura. Je tâcherai de le rencontrer en Suisse, et alors, qui sait si nous ne pourrons pas tout arranger. Dans tous les cas, il sera bien aise d’apprendre que vous le jugez favorablement.

Ces paroles amicales éveillèrent dans le cœur de Laura des sentiments fraternels pour Walter, qui ne la quittèrent plus. Si seulement Philippe avait su ce qu’il perdait ! Charlotte entra.

— Je suis bien aise de vous trouver, Walter. Je voulais vous rappeler votre promesse de m’écrire la première lettre signée : « Votre frère affectionné. »

— Je ne l’oublierai pas, Charlotte.

— Walter ! où est Walter ! criait M. Edmonstone. La pluie a cessé ; descendez, tous deux ou vous serez en retard.

Madame Edmonstone alla chercher Amable. Pendant le temps qu’elle avait passé seule, Amy avait prié. Quand sa mère l’appela, elle se leva tranquillement, et, rencontrant Walter au haut, de l’escalier, elle prit son bras et descendit avec lui.

Charles était sur un sofa dans l’antichambre, causant beaucoup pour cacher son émotion.