Et la petite fille, s’élançant de la voiture, reçut le premier baiser de son nouveau frère.
— Où est Amy ?
— Ici, dans le vestibule.
Charlotte fut bientôt dans les bras de sa sœur, pendant que Walter aidait Charles à descendre de voiture.
— Venez vite changer de robe, dit Amy à sa sœur en l’entraînant dans sa chambre. Là elle commença à la déshabiller.
— Ne prenez pas cette peine, Amy, laissez-moi sonner.
— Non, les domestiques sont toutes occupées. Où est votre seconde robe blanche ?
— Non, non, s’écria Charlotte, en saisissant la main gauche de sa sœur ; Lady Morville ne doit pas commencer pas être ma femme de chambre !
— C’est égal, chère petite ; je ne pourrai rien faire pour vous de longtemps.
La voix d’Amy trembla, et Charlotte l’embrassa encore.
— Hâtons-nous, reprit Amy, voici les voitures.
— Amy, Amy, je ne sais si je suis triste ou contente.
— Pour moi, reprit-elle, je suis l’un et l’autre.
À ce moment madame Edmonstone et Laura entrèrent. Puis vinrent les paroles entrecoupées, les larmes et les sourires. Pauvre Laura, ses larmes étaient brûlantes, ses sourires amers et bien différents du reste de la famille !