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pas ? Le sort refusa de paraître à leur mariage avant que le comte Julius eût sauvé la vie à l’un de ses ennemis. Vous verrez qu’il se rencontreront sur le continent et que Walter sauvera Philippe.

— Ne craignez pas que Philippe expose sa vie ! Je crois qu’il n’y eut jamais de plus belle noce. Mais j’ai tort de le dire, car je suis sûr d’entendre cette phrase cent fois avant la nuit !

— Comme notre tante Charlotte pleurait ! C’est une drôle de petite femme.

— Oui, je vois à présent à qui vous ressemblez. Vous serez exactement comme elle à son âge.

— C’est bien mon intention : je resterai à la maison pour vous soigner, comme elle soigne grand’maman.

— Vrai ?

— Oui, je ne veux jamais me marier, c’est si désagréable !

— Voici la pluie ! s’écria Charles, en voyant tomber quelques larges gouttes. Ils n’avaient pas de parapluie, et Charlotte ne voulut pas accepter une part du manteau de son frère. Elle ne fit que rire de cette aventure, pressa le cheval, et arriva à la maison avec sa robe blanche trempée de pluie. Walter vint à leur rencontre suivi de Trim. Trim, s’apercevant qu’il arrivait quelque chose d’extraordinaire à son maître, ne le quittait pas un instant, et semblait deviner qu’on allait le laisser à la maison.

— Comme vous êtes mouillée, Charlotte !

— C’est égal, Charles ne l’est pas.