Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/65

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 59 —

Ce jour-là il y eut plusieurs averses, entremêlées de rayons de soleil. Un de ces rayons éclairant tout à coup les vitraux de l’une des fenêtres du sud vint donner une couleur d’or aux longs cheveux de Walter, et teindre en pourpre le voile de la mariée. Cette espèce d’auréole et l’expression du front qui la portait firent penser Mary à ces lignes :

Quel est le front qui porte, aux yeux des mortels,
La couronne de lumière angélique ?

Charles appuyait sa tête à un pilier, comme s’il n’eût pas eu la force de la soulever ; M. Edmonstone était agité et sanglotait ; madame Edmonstone était le seul des assistants qui fût calme et ne tremblât pas trop ; mais la personne la plus paisible était la jeune mariée, agenouillée et les mains jointes, baissant la tête, ne pensant qu’au vœu qu’elle formait, à la bénédiction qu’elle recevait, et comme élevée au-dessus des choses de ce monde.

Tout était fini, la cérémonie terminée ; le cortége se rendit dans la sacristie. Il présentait un charmant coup d’œil ; le marié et la mariée avaient la grâce et la fraîcheur de la première jeunesse ; ils étaient suivis des six demoiselles d’honneur ; Laura et Éveline, deux jeunes personnes d’une beauté remarquable ; Charlotte et la blonde petite Marianne ; Mary Ross et Grace Harper.

Les villageois, qui s’étaient attroupés, avaient raison de dire que ce spectacle était digne qu’on vînt le voir de vingt lieues à la ronde.