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ouvrit la porte. Il tint un moment les yeux fixés sur Amy, et dit :

— Je me trompais ; je ne voudrais pas vous voir mise autrement.

En effet, madame Edmonstone et Laura, oubliant aussi les détails de dentelle et de soie qui les avaient occupées, ne voyaient plus que la blancheur et la pureté emblématique de la robe, du voile et de la couronne. Mais on n’eut pas le temps d’en dire davantage, car M. Edmonstone vint appeler Walter, qui devait conduire Charles à l’église dans le petit phaéton. Amable, selon l’usage, s’y rendit avec ses parents. Pauvre enfant ! ses larmes coulèrent abondamment tout le long du chemin. M. Edmonstone était fort ému au moment de se séparer de sa fille, et la maman qui avait de la peine à ne pas pleurer, ne pouvait que serrer la main d’Amy.

Pendant que le ministre lisait le service du matin, Amy eut le temps de se remettre. Elle tremblait à peine quand son père la conduisit à l’autel, et sa voix, quoique basse, était ferme et distincte, tandis que celle de Walter frémissait d’émotion.

Tout le monde remarqua que Laura était plus agitée qu’aucun des assistants ; elle tremblait si fort qu’elle était obligée de s’appuyer sur Charlotte, et ses larmes firent bientôt couler celles des autres demoiselles d’honneur, de toutes, excepté de Mary Ross, qui ne pouvait jamais pleurer quand elle voyait pleurer les autres, et de la petite Marianne, qui n’y comprenait rien.