vait point passé les vacances de Noël à Hollywell, et, voyant qu’on ne voulait pas le lui dire, elle n’en parla plus. Mais elle fit encore une autre question embarrassante.
— Dites-moi donc si le capitaine Morville est content de ce mariage, oui ou non.
Laura aurait voulu ne rien répondre, espérant que lady Éveline parlerait d’autre chose, mais Charlotte s’écria :
— Que vous en a-t-il dit ?
— Rien du tout ; mais pourquoi ne vient-il pas ?
— Vous l’avez vu plus récemment que nous, dit Laura.
— Ce n’est pas une réponse, dit lady Éveline. Vous connaissez mieux que moi ses pensées.
— Il est fort ennuyeux, dit Charlotte, et nous pouvons bien nous passer de lui ; mais Walter et Laura tiennent toujours son parti.
Dans ce moment on appela Laura pour recevoir la boîte des gants blancs. Elle aurait voulu emmener Charlotte ; mais celle-ci n’était pas disposée à se séparer de lady Éveline. Eva devinait qu’elle en apprendrait plus de Charlotte que de sa sœur ; et, en effet, quoique Charlotte ne manquât pas de prudence, elle pensa pouvoir dire à sa cousine ce que tout le voisinage savait, que Philippe avait eu sur Walter des soupçons injustes ; que papa avait été très fâché contre Walter, et l’avait même banni de Hollywell. Cependant Walter s’était admirablement bien conduit, et maintenant tout était expliqué ; mais, malgré