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Amy ne dit rien, et, si elle ne s’avoua pas que cette absence lui était agréable, c’est seulement parce qu’elle faisait de la peine à Walter.

Il va sans dire que Laura fut très affligée, au point même qu’elle eut de la peine à le cacher. Elle avait cru que Philippe viendrait pour la voir ; elle avait fondé de si belles espérances sur cette réunion ! Elle ne pouvait pas avertir Philippe des chances qu’il aurait eues, car elle ne lui écrivait jamais ; ni l’un ni l’autre n’auraient consenti à le faire en secret. Il n’y avait donc d’autre remède pour la pauvre Laura que de se distraire autant qu’elle pourrait de toutes ces impressions pénibles.

Walter devait aller à Oxford pour prendre ses degrés, et de là à Redclyffe pour préparer la maison. Amy le pria de faire le moins de changements possible, car elle n’aimait pas que l’on bouleversât les vieilles habitations pour plaire aux nouveaux venus ; elle désirait voir Redclyffe dans son premier état.

Il sourit et promit de se borner à le rendre habitable. Il fallait bien cependant préparer une chambre pour Amy, et là-dessus il comptait consulter madame Ashford ; puis il voulait aussi choisir un piano lui-même. Le grand salon n’avait pas été ouvert depuis le temps de sa grand’mère, et devait avoir besoin de réparations. Pour ce qui était du jardin, ils le dessineraient ensemble. Ils ne parlaient pas de tout cela ouvertement, pour ne pas avouer à M. Edmonstone qu’ils désiraient aller à Redclyffe dès qu’ils seraient mariés.