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qui lui était nécessaire pour le voyage ; car les nouveaux mariés devaient partir au sortir de l’église, sans revenir à Hollywell.

Au dernier moment, Amable vint avertir Philippe qu’il était temps de se mettre en chemin, s’il voulait aller à pied à l’église, ce qui vaudrait mieux pour sa tête.

— Dois-je vous dire adieu à présent ? demanda Philippe.

— Non, je vous reverrai à l’église, si vous ne craignez pas de m’y voir comme je suis.

— Pourrions-nous nous passer de notre ange gardien, Laura ? demanda Philippe.

— Vous savez qu’il y serait allé, dit Amable ; personne n’aurait été plus heureux que lui, ainsi je vous remercie.

— C’est nous qui vous remercions de vouloir bien venir, s’écria Laura. C’est une consolation.

Ils la quittèrent. Elle demeura seule un moment à regarder sa petite fille, que sa bonne promenait dans le jardin. Elle allait ouvrir la croisée pour attirer son attention et la faire pousser un de ses joyeux « maman ! » lorsque Philippe entra dans le jardin et traversa la pelouse. Mary l’aimait beaucoup ; elle était flattée des attentions qu’avait pour elle le plus grand personnage de la maison. Elle lui tendit les bras en faisant entendre un petit cri de joie. Philippe s’approcha, la prit des mains de sa bonne, et l’embrassa tendrement, pendant qu’elle entourait son cou de ses petits bras. Elle ne voulait pas retourner vers