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dit qu’elle seule pouvait sourire ce jour-là, excepté M. Edmonstone, qui était ravi de la voir gaie dans son nouveau costume. Il dit à part à madame Henley que sa petite Amy était un vrai bijou, et la meilleure des filles avec Laura.

Madame Henley était magnifique avec sa plus belle robe de soie. Madame Edmonstone avait les larmes aux yeux ; elle était aimable avec chacun, sans parler beaucoup. Charlotte était grave, attentive, et prête à se rendre utile. Charles observait tout le monde, et donnait quelques directions. Laura avait cet air composé qu’elle savait prendre depuis longtemps. Philippe arriva le dernier, et sa figure annonçait seulement qu’il souffrait d’un grand mal de tête.

Ce mal était si violent qu’il fut contraint de se coucher sur le canapé du cabinet de toilette. Amable sortit, disant qu’elle allait lui chercher du camphre ; Laura demeurait assise, en s’efforçant de paraître calme. Le père s’agitait, et la présence de sa fille l’empêchait seule de dire que Philippe n’était pas assez bien pour que le mariage pût avoir lieu ce jour-là. Charles parlait d’un ton gai, disant que la santé de Philippe était cependant beaucoup meilleure, et que ce mal n’était qu’une chance malheureuse.

Madame Henley l’écoutait et répondait, mais elle n’y comprenait rien. Après déjeuner, elle entendit Amable parler à Laura dans l’antichambre. « Il est mieux, dit-elle ; portez-lui cette tasse de café, et je vous appellerai quand il sera temps de partir. » Amable et Charlotte firent mettre dans la voiture tout ce