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à demi cachée sous ses boucles brillantes, rappelait tout à fait la petite Amy d’autrefois.

— Voilà qui est bien ! s’écria Charles enchanté. Tirez-les toutes dehors, que nous voyions encore les cheveux bouclés de votre maman !

— Non ! je ne porterai plus mes cheveux bouclés ! dit-elle si tristement, que Charles fut fâché d’en avoir parlé. Elle s’en aperçut et s’efforça de sourire en cachant ses cheveux sous son bonnet.

— Madame Henley est-elle arrivée ? demanda-t-elle.

— Oui, on en ferait deux Philippe, car elle est aussi grande et deux fois aussi large. J’ai cru voir Junon s’approcher de moi à la station.

— Comment vous êtes-vous arrangés ensemble ?

— À merveille, je lui ai parlé de tout, et je lui ai répété, ce qu’elle ne pouvait croire, que ce sera une réunion des plus tranquilles, où il n’y aurait que la famille et Mary Ross. Elle pense que c’est à cause de vous, et je ne lui ai pas dit que c’était leur désir. Il est heureux que ces Kilcoran aient dégoûté mon père des mariages à grand fracas, car Philippe n’a jamais pu les souffrir.

— Oh ! la petite méchante ! encore mes cheveux ?… Vous savez que Philippe est fort ennuyé de ce M. Fielder. Lord Kilcoran le prie de l’aider à chercher une place.

— Il en cherchera une le reste de sa vie ! dit Charles. Un homme qui cherche une place est un homme perdu. Ces Fielder seront toujours un ver rongeur pour Philippe et Laura ; car l’un se reproche d’avoir