Sa femme le laissait dire, et comptait que la moitié de ces grands projets n’auraient point de suite. Walter prit Amy à part, et lui demanda ce qu’elle en pensait.
— Et vous ? lui dit-elle.
— Je ne sais : en général, il me semble que moins on fait d’embarras, mieux cela vaut ; mais, si votre père le désire et si cela fait plaisir aux gens, il serait dur de les priver de cette fête.
— Oh oui ! il faudra bien régaler les pauvres et les enfants de l’école.
— Quel plaisir pour les petits Ashford de faire célébrer la fête aux enfants de l’école de Redclyffe.
— Il n’y a pas de mérite à inviter les pauvres plutôt que les riches. Cela procure bien plus de jouissances.
— Eh bien ! puisqu’on fait une fête pour les pauvres, autant vaut en faire une pour les riches par la même occasion.
— Pour moi, dit Amy, je ne saurai guère ce qui se passe.
— Ah ! nous n’aurons pas le temps de songer aux accessoires. Nous irons à l’église, c’est tout ce que je sais, et je ne remarquerai certainement pas si vous êtes vêtue de dentelle ou de mousseline.
— C’est flatteur ! dit Amy en riant.
— En deux mots, voici ma pensée : pourvu que nous ne soyons pas obligés de penser à tout cela, on fera ce que l’on voudra. Mais ne sera-ce pas bien de l’embarras pour votre mère ?
— Elle aurait encore plus de peine à faire renon-