Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/329

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 323 —

monstone quittait sa place pour féliciter Charles du bien qu’il avait fait à Amy, et Charlotte se glissait vers Amy pour lui parler de sa grand’maman. Elle ne disait rien d’Éveline, car la pauvre petite était si honteuse du rôle qu’elle avait joué dans cette affaire, que ce souvenir la rendait malheureuse. Sa mère en était bien aise ; elle avait toujours craint que Charlotte ne fût un peu trop hardie ; elle se félicitait de voir que sa seizième année lui donnait le sentiment des convenances, sans rien lui ôter de sa vivacité et de sa droiture.

Laura resta longtemps ce soir-là dans la chambre d’Amy, et, quand madame Edmonstone les eut quittées, elle s’écria : Amy, que je suis heureuse de me retrouver auprès de vous ! J’ai bien souffert !

— Mais vous voyez, dit Amable, qu’il est bien à présent.

— C’est vrai, Amy ! Vous ne savez pas tout ce que je vous dois, ni le soulagement que m’a causé votre lettre en m’apprenant que vous étiez près de lui !

Mais, quittant ce sujet pour en aborder un autre, qui semblait l’intéresser bien plus, elle ajouta :

— Qu’a-t-il pensé de moi ?

— Que voulez-vous dire ?

— A-t-il été bien affligé, en apprenant le rôle que j’ai joué dans l’affaire d’Éveline ?

— Maman n’a pas parlé de vous !

— Elle est toujours la même, cette bonne mère ! Amy, que diriez-vous de moi, quand vous apprendrez que je savais depuis longtemps le secret de cette pau-