Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/322

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 316 —

mais sa conversation ne lui plaisait pas beaucoup.

— Cela ne m’annonce rien de bon ! Charlotte disait aussi un jour qu’il était aimable, et, faute de mieux, en fait de conversation spirituelle, Éva se sera laissée prendre par la sienne.

Ils attendirent d’autres lettres avec impatience, mais ils n’en reçurent point. Philippe seul en eut une de son ami, qu’il lut en silence, après quoi il dit :

— Pauvre Thorndale ! Elle ne se doute guère quel trésor elle a rejeté !

Les lettres de Kilcoran devinrent de plus en plus rares ; Laura écrivait à peine à Philippe, et madame Edmonstone ne parlait jamais de lady Éveline. Pour Charlotte, ses lettres graves et contraintes étaient tellement différentes de ce qu’elles avaient été jusque-là, qu’on pouvait voir qu’elle avait quelque chose sur le cœur.

Enfin arriva une lettre de madame Edmonstone, qu’Amable ne put lire sans verser quelques larmes, et dont elle eut un peu de peine à expliquer le contenu à Philippe.


Kilcoran, le 6 novembre.


« Ma très chère Amy, vous serez aussi affligée que surprise des nouvelles que j’ai à vous communiquer. C’est une affaire des plus désagréables, et notre seule consolation est de voir la fermeté dont Charlotte a fait preuve. Je vais commencer par le commencement, et vous expliquer cette histoire aussi bien que