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— Nous devons tous être bien obligés à Walter ; il s’est écrié ce matin : — J’espère que votre père ne va pas assurer la dot d’Amy de manière à ce qu’elle ne puisse pas y renoncer. — Pourquoi ? ai-je demandé. — C’est, a-t-il répondu, que si vous ou Laura vous vous mariez avec une personne qui ne soit pas riche, la part d’Amy pourrait vous être utile.

— Nous lui sommes fort obligés, répondit sérieusement Laura. Savez-vous à combien cela se monte ?

— Oh ! vous voulez savoir ce que vous lui devez ? C’est quelque chose comme cinq mille livres, je pense.

Charles observa Laura, et ses premiers soupçons lui revinrent, quand il se demanda pourquoi cette affaire semblait l’intéresser si fort.

Laura ne connaissait pas la valeur de l’argent ; elle ne savait pas ce que possédait Philippe, et ne se faisait aucune idée de ce que l’on pouvait faire avec cinq ou dix mille livres. Mais elle pensa que cette perspective pouvait faciliter l’aveu de leurs sentiments, aussi bien que l’aurait fait l’avancement de Philippe. Elle espérait que cet aveu pourrait se faire au moment où ses parents seraient tout heureux du mariage d’Amy, et que la reconnaissance de Philippe pour Walter mettrait un terme à tous ses préjugés.

Ces pensées soutinrent Laura et l’aidèrent à prendre une part active aux préparatifs du mariage. Le temps était court et il y avait beaucoup à faire, car M. Edmonstone avait de grands projets. On eût dit qu’il voulait inviter le monde entier, et il ne voyait rien d’assez beau en fait de déjeuner, de voitures, etc.