Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/318

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 312 —

fut cependant un jour de larmes, quoique les sentiments qui avaient soutenu Amable à cette triste époque fussent plus présents à son cœur ce jour-là qu’ils ne l’avaient été de toute l’année.

Cependant Charles et Philippe s’entendaient à merveille ; ils faisaient tout leur possible pour se rendre agréables l’un à l’autre. Philippe se sentait accablé par tout ce qu’il avait à faire, et, dans sa faiblesse, il se serait épuisé, si Charles n’était venu à son aide, travaillant avec bonne volonté, et montrant une habileté et une lucidité d’esprit qui charmaient et surprenaient Philippe. Enchanté de se voir utile, Charles offrit à son cousin d’être à l’avenir son secrétaire privé, quoique son écriture fût très mauvaise ; cet arrangement fut bientôt conclu. Philippe était reconnaissant que Charles lui rendît de pareils services, et Charles n’était pas moins ravi à l’idée de se retrouver à Hollywell, entouré de livres, et préparant les matériaux des discours admirables du député de Moorworth.

Comme la famille Edmonstone ne parlait pas encore de revenir d’Irlande, Charles et Amable prolongèrent leur séjour à Redclyffe. D’ailleurs il se passait à Kilcoran des événements qui auraient empêché Philippe de s’y rendre, quand même il aurait été bien portant.

Il avait conduit un jour Charles chez lord Thorndale, et la réception qu’on leur fit prouva à Charles que ce n’étaient pas seulement ses parents qui avaient gâté Philippe. Lady Thorndale était seule à la maison, et Philippe alla rejoindre son mari dans le parc, où on